Analyse de la chaîne de valeur du coton au Cameroun [Value chain analysis of cotton in Cameroon]
- Administrated by
-
Fok Michel
- Saved on
- 2020-09-24
- Modified on
- 2020-09-24
- Thésaurus associé
-
Colire
- Type of operation
- Expertise study
- Domain(s)
Industrial culturales
- Description
- Analyse réalisée pour le programme VCA4D selon la méthodologie qu'il promeut [Analysis implemented following the VCA4D method]
- Countries concerned
Cameroon
- Precision about the location(s)
- Provinces du Nord et de l'Extrême Nord du Cameroon [Provinces of the North and Extreme North of Cameroon]
- Scheduled starting date
- 2019-01-01
- Scheduled ending date
- 2019-12-31
- Actual starting date
- 2019-01-01
- Actual ending date
- 2019-10-31
- Mandating Entity
- VCA4D Program implemented by Agrinatura for the European Commission
- Implementation entity
- Michel FOK
- Other partners to implementation
- Gian Nicolay; Oumarou Balarabé; Romain Calaque; Matthias Meyer
- People to contact
- michel.fok@cirad.fr
- Global funding in dollars
- 50000
- Type of global funding
- Totally grant
- Funding organization 1
- European Commission
- Funding nature
- Multilateral
- Action
- Analyse économique [Economic analysis]
- Keywords
Administration of pricing mechanisms
Price administration
Pricing mechanism
National framework & techno. access
Equipment credit
Input credit
Competition & techno. access
Cost of techno. access
Role in balance of trade
Balance of trade
Contribution to GDP
GDP
Contribution to tax income
Tax income share
Employment at cotton production
Hired labour
Rural employment
Historic perspective of economic development
Cotton development
Cotton and economic development
Rural development
- Action
- Analyse fonctionnelle [Functional analysis]
- Details
- Analyse des fonctions et des acteurs associés [Analysis of the running operations and the involved players
- Keywords
Effects of women's production contribution
Men/women equality
Producers' training
Management learning
Technical learning
Technical assistance to producers
Access to supply
Other assistance to producers
Management assistance
Farmers' productivity
Productivity level
Production cost estimation
Production cost
Association types
Cotton producers' groups
Professional associations
Associative sustainability
Association membership
Associative functioning rules
Associative governance
Associations' activities
Association & input supply
Association & marketing management
Association & service supply
Activities managed by interprofession
Sector management of input credit
Sector management of pricing mechanism
Local yarn and fabric industry
Textile industry
Local cottonseed oil industry
Cotton seed oil
Oilseed crushing industry
National framework & techno. access
Equipment credit
Input credit
Policy for techno access
Policy framework
Technique message supply
Competition & techno. access
Techno. access
Techno. supply coordination
Techno supply regulation
Efficient research planning
Research planning
Efficient research implementation
Research implementation modalities
Sector monitoring of research
- Action
- Analyse sociale [Social analysis]
- Action
- Analyse environnementale [Environmental analysis]
- Keywords
Environmental impact type
Impact on GHG emission
Impact on soils
Environmental impact assessment
LCA
- Abstract of the lessons learnt
- La chaîne de valeur (CV) coton au Cameroun revêt une importance économique majeure dans le partie Nord, région la plus pauvre du pays. Au cours de la campagne 2017-18 étudiée, avec une production de 254 181 tonnes de coton-graine (305'000 t tonnées en 2018-19), elle a généré des revenus pour plus de 30% des ménages ruraux tout en assurant la sécurité alimentaire par les cultures céréalières en rotation avec le coton.
Les zones de production cotonnière sont touchées par une insécurité persistante liée à Boko Haram dans la sous-région du Lac Tchad mais aussi aux rapts pour rançon opérés au niveau national et par des conflits croissants entre agriculteurs et éleveurs transhumants. La réduction de l'insécurité doit associer les acteurs locaux, elle interpelle les connaissances sur le fonctionnement local et l'imagination pour des actions efficaces.
La réduction des débouchés au Nigéria des produits agricoles, devant persister au moins jusqu'aux prochaines élections de 2023, pousse les paysans à vouloir produire davantage de coton pour satisfaire leurs besoins monétaires dans un fonctionnement de plus en plus monétisé des sociétés rurales. Le coton est rentable pour les producteurs, même pour la grande masse de ceux produisant sur moins d'un hectare. Il induit des rentrées monétaires aux groupements de producteurs (GP) leur permettant de conduire des actions à impact socio-économique positif mais dont la portée est limitée par les moyens financiers disponibles.
La production est déjà dans une phase croissante depuis plusieurs années à la faveur d'un partenariat remarquable entre la Sodecoton (SDCC), la Confédération Nationale des Producteurs de coton du Cameroun (CNPC-C) et les GP, sans signes défavorables sur la sécurité alimentaire dans les exploitations concernées. Les dispositifs informatiques de suivi-évaluation et de supervision des GP au sein de la SDCC constituent de formidables outils pour savoir qui sont les producteurs/GP et comment ils produisent/opèrent, même si les compétences méritent d'être renforcées pour tirer davantage d'information des dispositifs.
Tout en exécutant des missions de service public pour le compte de l'Etat (notamment maintenance des pistes et appui à l'élevage), la SDCC a renoué avec les bénéfices dans son métier "coton". Le retour à une situation financière positive reste fragile du fait de l'état des moyens et des infrastructures dans le transport et la transformation mais aussi de l'écoulement insuffisant des produits solides de la trituration, alors que des voies possibles semblent exister.
La perspective d'augmentation continue de la production est cependant source de risque de déficit financier colossal de la SDCC, et donc de grande perturbation du fonctionnement de la CV, dans le contexte de persistance de sous-capacités touchant au transport et à la transformation industrielle et d'insécurité de fourniture d'énergie. Le niveau de déficit financier sera d'un niveau bien plus important que celui de 36 milliards de FCFA qui a été connu dans un passé encore récent. La déclaration d'intervention des partenaires financiers au développement tarde à se concrétiser. Le risque déficit financier colossal au niveau de la SDCC à court terme impose une limite aux tergiversations et de prendre les responsabilités.
Au niveau des paysans, l'augmentation prévisible de la production reposera sur la poursuite de l'extension des superficies dans un contexte de baisse de fertilité des sols et elle pose des problèmes fonciers ou d'exploitation de l'espace menaçant la stabilité et la paix sociales. Sous une forte poussée démographique (fécondité de six enfants par femme), ces problèmes se posent en termes de disponibilité foncière dans l'Extrême Nord, d'exploitation accrue des terres des zones protégées dans le Nord, et d'accès au foncier plus difficile pour la grande masse des "petits" paysans (70% de l'ensemble des paysans) dans l'ensemble des zones cotonnières. La persistance à laisser ces problèmes sans réponses adéquates a pour effet d'exacerber les conflits entre agriculteurs et éleveurs transhumants.
La résolution des problèmes évoqués dans les domaines du foncier ou d'occupation de l'espace n'est pas facile dans la structure actuelle de gouvernance et la mauvaise communication entre les chefs traditionnels des Lamidats et les institutions officielles relevant du gouvernement (telles les Communes établies depuis 20 ans mais peu dotées en moyens et en capacités) ou de la société civile, alors que la SDCC n'a ni le mandat ni les capacités pour intervenir. Le soutien à l'augmentation de la production requiert la mise en œuvre d'actions d'accompagnement dans l'exploitation du foncier et l'occupation de l'espace dans une démarche de responsabilité partagée entre les acteurs impliqués sur le terrain. Les expériences dans les voisins peuvent servir d'inspiration. La restriction de l'extension des superficies doit être recherchée par un gain de productivité à la faveur d'actions idoines en recherche/développement et à conduire au plus vite, en exploitant un partenariat existant qui est performant. La conduite des actions mentionnée aura en retour un effet favorable sur l'impact environnemental de la CV.
La durabilité de la CV coton au Cameroun est tributaire surtout du succès des actions régionales pour combattre Boko Haram et des actions nationales pour pacifier la cohabitation des agriculteurs et des éleveurs transhumants (par exemple par l'aménagement de corridors). La correction de l'iniquité des subventions octroyés par les pays riches à leurs producteurs pourrait avoir également un effet favorable, mais elle est attendue déjà depuis 2003.
Sous réserve que les actions régionales et nationales mentionnées sont conduites dans le sens de l'efficacité, des actions relevant plus spécifiquement de la CV doivent être envisagées selon des échéances différenciées, sans cependant appréhender l'échéance liée au changement climatique en cours et dont les manifestations ne sont pas encore bien cernées ni stabilisées.
A brève échéance, il s'agit de :
• Mettre en conformité les capacités de transformation, de transport et de fourniture d'énergie au sein de la SDCC ;
• Adapter les actions d'appui à la production auprès des petits producteurs de coton autant qu'auprès des plus gros ;
• Renforcer les moyens financiers des GP pour accroître la portée socio-économique de leurs actions ;
• Etablir de nouveaux partenariats pour assurer l'écoulement des produits solides de la trituration des graines de coton ;
• Renforcer la recherche pour de nouveaux itinéraires techniques plus productifs et à recours réduit aux intrants chimiques ;
• Augmenter les compétences dans le fonctionnement des dispositifs informatiques au sein de la SDCC pour aider à suivre les actions conduites ;
Dans une échéance de 5 à 10 ans, il convient de :
• Œuvrer pour la diversification des productions agricoles, en poursuivant les actions déjà conduites (cas du soja) ou en lançant de nouvelles productions, afin que s'instaurent d'autres CV pour compléter les sources de revenu des populations ;
• Etendre le domaine d'action du partenariat entre la SDCC, la CNPC-C et les GP à la question foncière et à l'occupation de l'espace dans ses aspects de disponibilité, d'accès et d'entretien de la fertilité sous les divers modes d'usufruit (notamment celui de la location). L'implication des instances traditionnelles (lamidats) et modernes (Communes) de gouvernance est incontournable, elle interpelle l'imagination pour un cadre de partenariat dépassant la dimension tripartite actuelle et la volonté pour fournir les moyens et les capacités nécessaires. - Opinion about the possibility of replicating result
- Méthode tout à fait adaptable dans d'autres pays cotonniers de l'Afrique francophone, avec des résultats proches [Quite possible to apply the same method in other cotton countries of French speaking Africa, with anticipation of similar results]
- Communication sur les impacts différenciés de la chaîne de valeur selon les caractéristiques des paysans [Communication about the differentiated impacts of the cotton value chain on farmers]
- http://www.slire.net/document/2620
- Article soumis pour traiter des caractéristiques d'une gouvernance relationnelle et de ses impacts dans la distribution des revenus (submiited article, dealing with the feature of the operating relational governance and its impacts on income distribution among players]
- http://www.slire.net/document/2623
- Rapport disponible en français et en anglais sur demande [Report of the study, available in French or English, on request]
- http://www.slire.net/document/2647